Costa Rica (6)
Famille des Ardeidae
Cette famille qui regroupe les différentes espèces de hérons compte plus de 20 espèces (22 à 24 selon les sources) au Costa Rica.
Sur ce total, je vous en présente une dizaine.
Si on trouve deux espèces de Butors au CR (non vues), il y a aussi trois espèces de hérons du genre Tigrisoma qu'on appelle Onoré en français. Je n'ai que Tigrisoma mexicanum (l'Onoré du Mexique) à présenter. C'est le plus courant des trois - les deux autres étant rares au CR -.
L'Onoré du Mexique mesure environ 80 cm et vit en Amérique Centrale essentiellement. Comme les deux autres, c'est un oiseau mêlant gris, roux et blanc. Avec un peu de jaune pour le nôtre.
On le rencontre dans les mangroves mais aussi les étendues d'eau douces ou saumâtres. Chasseur/pêcheur de poissons mais aussi de grenouilles ou de crabes, l'Onoré du mexique est surtout solitaire et est plus actif au crépuscule.
On trouve quatre hérons du genre Egretta:
- Egretta caerulea - l'aigrette bleue;
- Egretta thula - l'aigrette neigeuse;
- Egretta rufescens - l'aigrette roussâtre;
- Egretta tricolor - l'aigrette tricolore.
Je n'ai pas observé l'aigrette rousâtre qui un migrant rare hivernal sur les côtes. Les trois autres sont communs. Seule l'aigrette neigeuse est résidente, les deux autres sont des migrants hivernaux même si un certain nombre d'individus réside à l'année, surtout des jeunes. L'aigrette neigeuse est plutôt petite (environ 70cm) pour un poids de 300/400 grammes.Fréquente les différents milieux humides d'Amérique du Nord, Centrale et du Sud.
L'aigrette tricolore est un peu plus grande (76 cm) et vit dans une grande partie des Amériques.
L'aigrette bleue est sensiblement de même taille que l'aigrette tricolore. Elle est visible sur la quasi totalité du continent.
Deux espèces du genre Ardea sont présentes. La cosmopolite Grande aigrette -Ardea alba - et le Grand Héron - Ardea herodias -, le héron américain, proche d'aspect du héron cendré. Il ne s'appelle pas "Grand Héron" pour rien: il mesure tout de même près de 1,20 mètre soit une quinzaine de plus que "notre" héron cendré!
On ne présente plus la grande aigrette tant elle est devenue commune chez nous, mais aussi sur d'autres continents. La revanche d'une quasi disparue...
La différence avec celles vivant chez nous - mais c'est vrai pour la grande majorité des animaux au CR -, c'est qu'elle n'a pas vraiment peur de l'homme et a une distance de fuite très faible voire inexistante, comme l'individu rencontré sur le rio Tarcoles qui s'est rapproché de nous, comme si on n'existait pas, au point que seule la tête pouvait être photographiée (soit moins de 5 mètres).
J'ai aussi vu à maintes reprises le héron vert - Butorides virescens -, (très) proche parent du héron strié - Butorides striata -. Le héron vert vit en Amériques Centrale et du Nord. Chasse surtout à l'aube et au crépuscule. C'est un héron de petite taille (moins de 50 cm).
Il ya bien sûr le héron gardeboeufs (Bulbucus ibis). Mais si je l'ai observé, je ne l'ai pas photographié. Par choix (car si souvent rencontré) et parce que je n'aurais pas fait de meilleures photos que celles que j'ai déjà pu en faire...
Trois autres hérons, plus particuliers, sont présents. il s'agit du Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) qui vient chez nous l'été, du Bihoreau violacé (Nyctanassa violacea) et du Savacou huppé (Cochlearius cochlearius). Je n'ai pas vu le premier nommé, qui, pourtant, est sensé être commun dans le Golfe de Nicoya.
Le bihoreau violacé est, avec 60 à 70 cm, un peu plus grand que le Bihoreau gris. Il préfère les milieux côtiers mais on en a vu en grand nombre sur le Rio Tarcoles. Ils aiment fréquenter les vasières où ils trouvent leur nourriture de prédilection: les crustacés.On rencontre le bihoreau violacé sur une grande partie des côtes américaines et, de plus en plus, à l'intérieur des terres.
Si, comme le bihoreau gris, il aime passer ses journées, inactif, dans les arbres (voir dernière photo), on le trouve souvent le long des berges, en pleine lumière. En effet, si, comme les autres bihoreaux, il est surtout actif la nuit, il ne rechigne pas à chasser la journée.
Le Savacou huppé est plus difficile à trouver. Il passe ses journées bien dissimulé dans le feuillage épais d'arbres ou d'arbustes, généralement au-dessus de l'eau, et souvent dans les mangroves. Il est facile à reconnaître avec son aspect trapu et son bec très large. L'ensemble fait de lui une étrangeté dans le monde des hérons américains.
Il est difficile à photographier car il est souvent caché en (grande) partie dans le feuillage et sait très bien se déplacer quand l'observateur se déplace. Un regret: je ne l'ai jamais vu en plumage nuptial blanc avec l'énorme huppe noire qui lui a valu son nom.