Costa Rica (16)

Il me reste trois familles importantes à vous présenter (et quelques autres oiseaux remarquables).

La première concerne la famille des oiseaux qu'on surnomme les fauvettes du Nouveau Monde car elles ressemblent tant physiquement que comportementalement à nos fauvettes. Mais, en fait, elles ne sont pas du tout apparentées.

Famille des Parulidae

Cette famille comprend 18 genres et 120 espèces reconnues. Ce sont de petits oiseaux très actifs, recherchant leur nourriture (insectes) dans le feuillage des arbustes et des arbres. Leur bec fin est typique de leur régime insectivore.

Le Costa Rica en accueille 48 espèces. mais beaucoup sont des hivernantes ( 13 sont sédentaires, 7 des estivantes -qui s'y reproduisent donc, soit 28 hivernantes originaires généralement d'Am. du Nord -). Nous en avons déjà croisé au Canada. En voici quelques-unes autres que celles déjà connues.

L'ordre de présentation suit l'ordre dans lequel nous les avons rencontrées.

Ceci est une femelle de Setophaga petechia, la Paruline jaune. On la rencontre en été dans une partie des USA et l'hiver, en Am. centrale ou le nord de l'Am. du Sud.

La paruline à flancs marrons (Setophaga pensylvanica) niche dans le centre-est de l'Am. du Nord et hivernent entre le Nicaragua et le Panama.

Notez que la seconde photo montre bien pourquoi on l'appelle la Paruline à flancs marrons. Notez aussi que le mâle en période nuptiale est beaucoup plus coloré. Les Parulines ont généralement des plumages (très) différents selon la période de l'année et souvent le sexe.

La Paruline à calotte noire (Cardellina pusilla) occupe tout l'Amérique du Nord, jusqu'à l'Alaska et passe l'hiver en Am. Centrale.

La Paruline à joues grises (Leiothlypis ruficapilla) niche aux USA et hivernent en Amérique centrale. Elle est marquée comme étant souvent uniquement de passage lors de la migration et se rencontre alors partout sauf aux altitudes élevées. Néanmoins, la période où elle a été observée (janvier/février) contredit cette indication (livre "Birds of cR").

L'oiseau suivant n'est pas une Paruline mais un Polioptilidae, autrement dit un Gobemoucheron. Polioptila plumbea, le Gobemoucheron tropical ressemble aux Parulines. C'est un oiseau tropical que l'on rencontre de l'Am. Centrale à l' Am. du Sud jusqu'au Brésil.

 La famille suivante est l'une des plus importantes en nombre d'espèces du continent américain avec 107 genres et 386 espèces reconnues (Congrès international ornithologique 2021). Rien qu'au Costa Rica, elle regroupe près de cinquante espèces.

Famille des Thraupidae

Cette famille regroupe des oiseaux d'aspect varié tel les Tangaras, les Callistes ou les Guit-guits. Je vous en présente quelques-uns.

Le genre Tachyphonus regroupe 3 espèces aux mâles noirs et aux femelles marron verdâtres.

 Le Tangara de Delattre (Tachyphonus delatrii) se rencontre sur le versant caribéen du CR. Il vit surtout en-dessous de 800m d'altitude, préférant les forêts humides. On le rencontre dans la partie sud de l'Am. Centrale et le nord de l'Am. du Sud.

Autres Tachyphonus, vivant toujours à faible altitude, et plutôt du côté caribéen: T. luctuosus ( Tangara à épaulettes blanches) et T. rufus (Tangara à galons blancs).

Il existe deux espèces de Ramphocelus, Ramphocelus passerinii  (Tangara à croupion rouge) et Ramphocelus costarensis ( Tangara de Cherrie). Ces deux espèces ont des mâles indicernables, mais on reconnait la femelle de R. costarensis à son collier rouge. Il est plus facile de les déterminer quand on sait où ont été prises les photos. R. Costarensis vit sur la côte Pacifique sud et R. passerinii sur la côte Caraïbe. Rhampocelus costarensis est endémique du CR et de l'ouest Panama.

Il y a trois espèces de Thraupis (genre qui a donné son nom à la famille). Le Tangara évêque (Thraupis epicospus) au plumage dans un camaïeu de bleus est le plus courant. C'est l'un des osieaux les plus communs du CR.

Le Tangara des palmiers (Thraupis palmarum) est répandu un peu partout au CR mais toujours en nombre moindre que le Tangara évêque. Il a un plumage plus dans les tons de vert-gris.

Nous n'avons pas vu le troisième, Thraupis abbas - le Tangara à miroir jaune - pour deux raisons: un, il n'est apparu au CR qu'en 2009 et est encore extrêmement rare (région de Cano Negro); deux, nous ne sommes pas allés dans ce secteur du CR...

Il existe quantité d'autres Tangaras, en particulier ceux du genre Tangara que, bizzarement, les français appellent... Callistes! Ces oiseaux sont souvent extrêmement colorés, sans doute parmi les plus spectaculaires des passereaux du CR.

Le Callistes à casque d'or (Tangara larvata) est bien présent, notamment sur la côte sud pacifique. C'est un oiseau au plumage indescriptible...

Mais le Calliste rouverdin (Tangara gyrola) n'a rien à envier au Calliste à casque d'or pour ce qui est du plumage. Moins répandu, on le trouve surtout dans le sud de la côte pacifique.

Dans un autre registre, on trouve le Sucrier à ventre jaune ou Bananaquit (Coereba flaveola), unique représentant de ce genre. Il vit du Mexique au sud du Brésil ainsi que les îles caraïbes. Il fréquente les forêts de basse altitude mais évite les forêts sèches du Guanacaste.

Le Sucrier se nourrit essentiellement de nectar (mais aussi de fruits et insectes). Cependant, il ne possède pas le long bec des colibris et, ne pouvant atteindre le nectar par l'ouverture de la fleur, le Sucrier incise la corolle et accède ainsi au nectar sans participer à la fécondation.

Autre particularité du Sucrier, il peut, en dehors de toute reproduction, bâtir en trois ou quatre heures un nid temporaire où il passera la nuit.

Oiseau au comportement tout aussi remarquable que le sucrier, le Percefleur ardoisé (Diglossa plumbea) vit uniquement dans la cordilière de Talamanca, à haute altitude. Il est donc endémique du CR et du Panama.

Il aime à consommer du nectar (et des insectes). Et, pour cela, utilise son bec crochu: avec sa mandibule supérieure, il retient la fleur et, avec le crochet de la mandibule inférierure, il pratique une incision par laquelle il passe sa langue. Lui aussi vole donc le nectar aux fleurs sans aider à la fécondation.

Dernier groupe parmi les Thraupidae que nous allons montrer: les Saltators. C'est un genre qui compte seize espèces dont cinq vivent au Costa Rica. Ce sont des oiseaux à l'aspect vite reconnaissable: oiseaux à l'aspect fort, muni d'un bec puissant, ils respirent la "force".

 Nous n'avons rencontré que le Saltator des grands bois (Saltator maximus) et le Saltator à tête noire (Saltator atriceps). Mais les deux se ressemblent beaucoup -sur le terrain en tous cas-.S. maximus étant celui que nous avons le plus souvent rencontré... et photographié.

Dans le prochain et dernier article sur les osieaux du CR, nous visiterons les dernières familles de passereaux et particulièrement les Ictéridae.