Costa Rica (17)

Dix-septième et dernier message concernant les oiseaux rencontrés au Costa Rica. Il nous reste une famille principale et deux plus petites à voir.

Famille des Passerellidae

Autrefois tous les bruants étaient inclus dans la famille des Emberizidae mais depuis quelques années, il a été créé une nouvelle famille pour les bruants du Nouveau Monde. Cette nouvelle famille comprend 30 genres et 138 espèces. Le CR en accueille 24.

Le Tohi ligné (Arremonops conirostris) ressemble beaucoup aux autres membres de son genre (en particulier avec A. rufivirgatus et A. chloronotus) présents au CR.  Sa tête de couleur grise et noire est un des éléments distinctifs. Mais peu sûr, car la lumière... Ma détermination n'est donc qu'indicative. C'est le Tohi (genre Arremonops) le plus largement répandu au CR et le plus commun. Il se rencontre du Sud de l'Amérique centrale jusqu'au Brésil. Donc, il occupe uniquement les régions tropicales.

Le bruant ligné (Peucaea ruficauda) ne se rencontre qu'au nord-ouest du CR, là où l'on rencontre les forêts sèches qu'il affectionne. Le premier individu photographié avait fait son nid à moins d'un mètre de hauteur mais celui-ci était néanmoins invisible. Cette espèce se rencontre dans toute l'Amérique centrale.

Le bruant chingolo (Zonotrichia capensis) - photographie ci-dessus - occupe les Amériques centrale et du Sud. Dans les zones tropicales (comme le CR), il vit en altitude, jusqu'à 4000m. Mais, en zone tempérée, il vit en plaine. Souvent, on le trouve à proximité de l'Homme et, en Am. du Sud, il est l'un des oiseaux les plus communs des villages. Au CR, il ne vit que dans la cordilière centrale au-dessus de 600m.

Famille des Cardinalidae

Le nom de cette famille provient du Cardinal rouge (Cardinalis cardinalis) dont la couleur rouge rappelle les habits des cardinaux. Dans cette famille, souvent, les sexes ont des plumages différents et les mâles sont vivement colorés. Cette famille est très proche des Thraupidae: certains oiseaux ont été transférés d'une famille à l'autre récemment. Ce sont eux-aussi des granivores.

Les cardinalidae comptent 53 espèces réparties dans 14 genres. Seules vingt espèces vivent au CR. Certaines avaient été rencontrées lors de notre premier séjour, je vous en présente donc d'autres.

Le Tangara vermillon (Piranga rubra) est un hivernant au CR. On le rencontre partout, hormis dans les hautes terres. C'est là que vit le Tangara orangé (Piranga flava) où il n'est jamais très commun. Le Tangara vermillon est commun entre mi-septembre et fin avril.

Le Tangara à couronne rouge (Habia rubica) ne vit que sur la côte ouest (Pacifique). Il ressemble beaucoup au Tangara à gorge rouge (Habia fuscicauda), rencontré et photographié lors du précédent séjour, mais ce dernier ne vit que sur la côte est (Caraïbe) du CR. Habia rubica vit en Amériques Centrale et du Sud. Au CR, il n'est jamais commun.

Famille des Ictéridae

Cette famille comprend 30 genres et 109 espèces. Certains de ces oiseaux rappellent un peu l'étourneau ou la corneille pour les plus grands. D'autres sont très colorés. Ils sont de taille très variable: de 18 à plus de 50 centimètres pour ceux vivant au CR. Ce pays en accueille 22 espèces. Lors du précédent voyage, nous avions notamment observé la Sturnelle et le Carouge à épaulettes. En voici quelques-uns que nous avons rencontré cette année.

 Le genre Icterus comprend 33 espèces dont 7 se retrouvent au CR. On les appelle des Orioles. L'Oriole du Nord (Icterus galbula) niche dans l'extrème sud du Canada et à l'Est des USA jusqu'aux Rocheuses. Il hiverne en Amérique Centrale. C'est un grand consommateur d'insectes, et, plus particulièrement, des chenilles.

.

L'Oriole à dos rayé (Icterus pustulatus) se rencontre uniquement dans le quart nord-Ouest du CR, seule zone du pays où il peut trouver la végétation sèche, voire épineuse qu'il affectionne. Son aire de distribution s'étend du Mexique au nord du Costa Rica. Toujours sur la côte pacifique.

Le Quiscale à longue queue (Quiscalus mexicanus) est quasiment le seul représentant de ce genre au CR. Il existe bien le Quiscale du Nicaragua (Quiscalus nicaraguensis) mais il est confiné à la région de Cano Negro où il est assez rare. C'est la limite sud de sa distribution. Il est endémique de ces deux pays.

Le Quiscale à longue queue se rencontre un peu partout au CR, hormis les zones les plus élevées. Cependant, il peut être très nombreux à un endroit et rare dans celui d'à côté.

On le reconnait aisément. De grande taille (33 cm), ce passereau possède une grande queue à la forme spéciale (presque asymétrique), un bec fort et c'est un marcheur. Le mâle est noir avec de magnifiques reflets violacés. La femelle, dans des tons marrons chamois, a moins de reflets.

Une autre "famille" est représentée au CR: les Caciques (plusieurs genres). Au CR, on en dénombre 5 espèces. mais le plus commun est le Cacique de Montézuma (Psarocolius montezuma). Passereau de forte taille (+ 50cm), il vit en bandes bruyantes et on le reconnait facilement.

On le trouve préférentiellement dans la zone caraïbe et est quasiment absent de la côte Pacifique. Ceux qui sont ici photographiés ont été rencontrés vers Turrialba. Historiquement, le Quiscale à longue queue vivait dans le nord de l'amérique du sud et l'Amérique centrale. Mais, il s'est étendu vers le nord, atteignant le Canada.

Il a un comportement remarquable. Je ne sais pas s'il fait partie de la parade ou si c'est un comportement plus habituel... Le Quiscale, lorsqu'il crie, alors qu'il est posé sur une branche, bascule vers l'avant tout en criant. Il fait un demi-tour sur sa branche jusqu'à se retrouver la tête en bas. Photos.

Sur les trois autres espèces que nous aurions pu espérer observer, nous n'en avons vu qu'une: le Cacique à tête brune (Psarocolius wagleri). Plus petit (36 cm), il explore en bandes bruyantes la canopée des forêts humides de plaines ou dans les collines boisées. C'est le cas ici, puisqu'il a été observé à Turrialba.

Bilan

Nous avons observé et déterminé près de 140 espèces (120 environ ont été photographiées). Sur les 961 espèces recensées (et peut-être un peu plus...), cela ne fait que moins de quinze pour cent (15%). D'une part, beaucoup d'autres espèces ont été contactées (chants, cris) ou aperçues mais sans pouvoir être déterminées. C'est le problème de la forêt: nous sommes en bas et ils sont en haut, très haut...

D'autre part, nous savions fort bien que les lieux que nous avions choisis avaient une forte capacité à pouvoir nous montrer de nombreuses espèces, mais nous savions aussi que nous n'en verrions qu'une infime partie.

Enfin, la période hivernale promettait l'observation potentielle de nombreuses espèces hivernantes. Cela a été le cas. Et, dans l'ensemble, nombre d'espèces espérées ont été observées. Bien sûr, si le pourcentage d'espèces vues en bordure d'océan pacifique, dans les mangroves, est élevé, il n'en est pas de même en forêt.

Nous avons eu néanmoins quelques heureuses surprises, comme le caurale soleil.. Et puis, nous n'avons pas consacré tout notre temps aux oiseaux... il y a aussi les reptiles, les batraciens, les mammifères et les insectes,... et le reste.

Par manque de temps, nous n'avons pas pu prospecter le Guanacaste ou Cano Negro, ni la cordilière centrale. Enfin, aucun moment n'était prévu pour les eaux douces, donc pas de grêbes, de foulques, ... Ce sera pour un prochain voyage...