Delta de l'Ebre (3)

Mouettes et goélands sont très nombreux dans les rizières.

Les mouettes sont les classiques mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) et le goéland est le goéland leucophée( Larus cachinnans).

Les mouettes rieuses aiment à suivre les tracteurs pour attraper leur nourriture mais on ne les a jamais vues avec les moissonnneuses.

Proche d'aspect du goéland argenté ( mais on le considère comme proche du goéland brun sur le plan phylogénétique), le goéland leucophée est un goéland devenu commun sur beaucoup de nos côtes. C'est celui qui est le plus présent en Méditerranée. Observez bien le cercle orbitaire rouge  et la tâche rouge du bec plus étendue que chez le g. argenté. Les pattes sont jaunes à jaunâtres.

Le second individu photographié est sans doute un jeune en plumage hivernal (?) mais il ressemble beaucoup à la race armenicus au bec avec une barre noire , l'oeil plus sombre et des stries sur la nuque. La couleur du dos aussi est différente du premier sujet. Mystère...

J'aurais bien aimé vous montrer le goéland d'Audouin ( Larus audouinii ). C'est l'un des goélands les plus rares et il ne vit qu'en Méditerranée. Par chance, le delta de l'Ebre est l'endroit où l'on trouve la plus grosse population de goélands d'Audouin. Mais, après inspection de centaines de goélands, tant dans les rizières que sur les poteaux électriques - lieu qu'ils affectionnent particulièrement -, il a fallu se rendre à l'évidence: le goéland d'Audouin ne s'aventure pas sur les terres. C'est un oiseau pélagique ou côtier, chasseur de poissons et, manifestement il n'a que faire des grenouilles et autres invertébrés des rizières... Nous en avons vu mais toujours en vol au-dessus de la mer et de trop loin pour une bonne photo. Au printemps et en été, lors de la reproduction, on en voit plus facilement en bord de mer.

Nous avons observé aussi de nombreuses guifettes moustac  ( Chlidonias hybridus ), non sur les rizières mais au-dessus des canaux, petits ou larges, volant à la recherche de proies (poissons notamment).

Les rizières, une fois labourées et remises en eau, nous ont permis d'observer d'autres espèces.

Tout d'abord des échasses blanches ( Himantopus himantopus ), en petites quantités.

 Tout un groupe de barges à queue noire ( Limosa limosa ) - environ 200 - dans deux minuscules pièces d'eau. C'était peu de temps avant le coucher du soleil comme on le devine sur les photos.

Cette barge est sédentaire dans le delta et s'y reproduit. Sans doute était-ce une partie de cette population, d'autant plus que beaucoup étaient des juvéniles.

Pour observer d'autres limicoles, il faut quitter les rizières et aller en bord de mer. Il n'y a pas foule mais on y trouve quelques espèces.

Les chevaliers guignettes ( Actitis hypoleucos ) sont les plus nombreux. Dans certaines zones, comme les petites routes très peu fréquentées du secteur des Alfacs, les chevaliers guignettes s'envolent régulièrement devant la voiture. Ils ont l'air d'apprécier la chaussée (insectes?).

Celui photographié ci-dessus a été pris depuis la voiture. Que de grands énergumènes s'agitent dans un drôle d'engin posé à quelques centimètres de lui ne l'a pas impressionné. Il n'a pas bougé une plume!

Le long de la Tancada, entre la route et la mer, d'assez nombreux chevaliers aboyeurs (Tringa nebularia ) sont faciles à observer. Mais, fidèles à leurs habitudes, ils sont toujours solitaires.

Contrairement au guignette, le chevalier aboyeur ne niche pas ici, mais dans la taïga. Ceux qui sont présents sont des migrants.. de passage.

Nous avons observé deux espèces de gravelots. Le gravelot à collier interrompu ( Charadrius alexandrinus ) est sédentaire et reproducteur dans le delta. Alors que le grand gravelot ( Charadrius hiaticula ) est sans doute un hivernant.

Un tournepierre à collier ( Arenaria interpres ) a été repéré dans la végétation. Nous n'avons pu le voir que parce qu'il a emprunté une sente. Peut-être n'était-il pas seul(?). Lui aussi est sans doute un hivernant.

Il faudrait pouvoir revenir plus tard en saison quand les hivernants sont arrivés et que les passages sont plus nombreux - et les touristes partis - pour observer de nombreuses autres espèces.